Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
chez Henriette L.
5 décembre 2014

Mon demi assistant

jer a

jer b

jer c

jer d

jer e

jer f

ce soir j'ai trouvé un homme-tronc qui m'attendait sur le trottoir face à l'Olympia

allongé sous les quelques ballots de sacs poubelle d'une boutique

il m'a rappelée l'espiègle Louise Bourgeois et son placide assistant, Jerry

auquel elle demande un moulage du corps pour faire sa sculpture "Arch of Hysteria"

et à qui elle coupe sans façon bras et tête

alors je l'ai baptisé Jerry

un homme-tronc rien qu'à moi, sans queue ni tête mais avec une jolie musculature

un torse, c'est justement ce qu'il me fallait pour présenter ma nouvelle production

le freak, c'est chic

on est rentré en métro, je me suis demandée s'il fallait lui prendre un ticket demi-tarif

2 décembre 2014

n°112

"La peur du vide"

n°112 x 5 a

n°112 x 8 b

n°112 x 5 c

51 x 19 x 17 cm
sculpture en ficelle de lin crochetée en 1 seul fil ininterrompu
+ ajout de fil rouge

benvenuto cellini

Benvenuto Cellini 1554

Persée doit détourner les yeux pour tuer Méduse au regard pétrifiant avant de brandir sa tête coupée

c'est avec ce mythe que j'ai commencé mon histoire de crochet : œil, méduse, tête coupée...

1 décembre 2014

Oeil pour oeil

n°113 e

n°113 f

Il raconte une histoire, il n'est pas facile à porter, il me plait.

"(doudou pour un) oeil blessé"

fétiche à porter, crocheté en 1 fil ininterrompu en fil de lin pour boucherie

parure d'égorgée ? porté au cou il fait jaillissement de sang (et voilà qu'il me renvoie à un thème qui me suit depuis longtemps, la tête coupée, et "Le ruban au cou d'Olympia" de Michel Leiris m'a un temps occupée)

La croix du soin sur la nuque.

comment va se comporter le fil alimentaire au contact de la peau ? risque-t-il de se décolorer ? après tout il est fait pour le contact de la viande

(et je le photographie sur mes ossements (sans plus de viande) de biche)

n°113 g

n°113 h

(pour comprendre sa génèse il faut savoir qu'au moment où, alors que je crochetais depuis 1 an et que je préparais ma 1ère exposition en 2010, j'ai eu une occlusion veineuse rétinienne à un de mes yeux, et que je viens d'apprendre qu'il y a une vilaine évolution qui va me renvoyer au redouté laser de l'hôpital)

30 novembre 2014

A 18h le Salon Creativa ferme ses portes

d dimanche ba

d dimanche bb

d dimanche bc

d dimanche bd

Soudain, c'est la folie furieuse du on-plie-vite-bagages. Des camions entrent dans le hall, on passe les bras chargés de cartons vides, ou en poussant des chariots, on décroche les patchworks, on remplit des caisses. Le sauve-qui-peut général.
Juste à ce moment-là éclate un orage de fin du monde. Le bruit de l'averse sur la toiture est terrible.

Je coupe tranquillement mes fils pour délivrer mes pièces. Je les allonge dans la valise et le sac. Puis je monte sur ma chaise couper tous les fils qui pendent. Je démonte mes tables. Je plie ma chaise. Je m'en vais. J'ai mis 10 minutes.

Dehors il pleut violemment et des éclairs effrayants déchirent le ciel de Barcelone. Je reste un moment à l'abri du auvent du centre commercial La Farga, voisin du Salon. Mon hôtel est heureusement tout proche.
Je m'y mets à l'aise et dévore la moitié de la belle tarte aux fruits que m'ont offert tout à l'heure les 2 charmantes organisatrices du Salon pour me remercier d'être venue.

30 novembre 2014

Le dimanche à Barcelone

d dimanche aa

d dimanche ab

d dimanche ac

d dimanche ad

La journée est longue, ce sera pourtant la plus courte puisque le Salon ferme à 18h.
Je vais et je viens en fredonnant "I'm alone, in Baaarcelone" sur l'air du "Baby Alone in Babylone" de Gainsbourg.
Passant devant un stand, je réalise qu'un artiste propose de tricoter soi-même son plug anal, un certain Noël (Noël McCarthy ?).
Je suis au bout du rouleau.

29 novembre 2014

Rose puis fondu au noir

noir a

noir aa

noir b

noir c

noir d

Le soir j'éteins mes spots et je glisse sous ma table mon book, la pelote et le crochet passé dedans (une explication visuelle qui vaut tous les discours) et les 3 pièces qui ne sont pas accrochées (pour ne pas qu'elles se sauvent, on ne sait jamais).

29 novembre 2014

Oeil pour cou

n°113 a

Vendredi après-midi j'ai laissé un moment le fil écru pour ajouter une touche de rouge à ma table noire.

Je modèle un oeil, je module un bouillonnement, je modère un format dont je ne sais ce qu'il peut devenir.

n°113 b

Samedi, un visiteur différent s'est attardé pour me faire compliment de mon travail et s'est finalement présenté. Il s'occupe d'une foire barcelonaise de joaillerie contemporaine. Il me montre sur son smart phone quelques uns des bijoux qu'il expose. Des merveilles de créativité et d'audace d'artistes de tous pays et de toutes pratiques.

Voilà une niche où l'imagination s'épanouit. C'est beau et bon à voir.

Je me flatte d'avoir retenu son attention avec mon travail car voilà quelqu'un qui en voit passer des pas banals. Un expert en esthétique.

J'ai bien déjà crocheté des manchettes et des colliers, mais en me défendant de faire quelque chose d'utile je me suis toujours méfiée de m'investir plus que ça dans un domaine pourtant manifestement accueillant.

Une fois mon visiteur parti (après avoir lié nos facebooks), j'avise mon oeil rouge qui me regarde sur ma table basse : bon sang mais c'est bien sûr !

Je vais en faire un collier. Et pas du genre discret.

n°113 d

J'en reprends le crochetage dans la fièvre, jusqu'à en avoir le goût du sang dans la bouche, et je le termine (en épuisant la pelote presque entièrement) le soir même. Il m'aura pris 2 après-midi et pas mal d'énergie (les petits sujets sont plus rapides mais plus douloureux à crocheter).

n°113 c

29 novembre 2014

Le samedi à Barcelone

c samedi a

c samedi b

c samedi c

c samedi d

J'ai affiné ma présentation en repoussant la table basse sur le côté et en tournant un spot vers elle.
Je crochète en allant et venant et en me fredonnant "Ma liberté" de Moustaki.
Je croise les agents de la sécurité qui vont et viennent de leur côté. J'entends le pôle info qui annonce les ateliers "Attenzione carinos visitantes", et les exclamations de visiteuses qui passent à côté de mon espace "Mira !".

Certaines me regardent en se frappant le front du doigt d'un air entendu, et je ne suis pas toujours sûre de comprendre : loca ou creativa ?

On me demande si j'ai un modèle, si je suis un patron. Mais non, j'explique, force gestes à l'appui, que mon crochet est branché directement à mon imaginaire.
On me demande ce que je vends, des pelotes de lin ? Est-ce que je donne des cours ? Et qu'est-ce que c'est ? De la décoration ?

Les visiteuses ne sont pas venues là pour voir une expo, elles admirent les patchworks, se prennent en photo devant, et se bousculent pour vite arriver au vestiaire où on leur donne un sac pour leurs courses.
Il y a des visiteuses radieuses, et même certaines qui comprènent et avec lesquelles j'ai de sympathiques échanges.
Je répète les mêmes choses, sur la liberté que donne le crochet, sur les qualités du fil de lin, sans jamais parler d'art.

28 novembre 2014

Le vendredi à Barcelone

b vendredi bba

b vendredi bbb

b vendredi bbc

b vendredi bbd

Le n°112, et 18e pièce attendue de mon exposition "Parcours", terminé, j'entreprends la pièce suivante. Le crochet chauffe. Je travaille en marchant, je vais et je viens, je fais le tour des panneaux des patchworks, je suis à la fois occupée et disponible.
Les visiteurs (visiteuses d'ailleurs) sont ainsi plus à l'aise pour regarder mon espace et libres de ne pas aimer sans être inhibés par ma présence, et moi je ne perds pas mon temps. Je produis. Je poursuis mon histoire.
Pendant les 10h d'ouverture du salon je suis debout et je crochète. Je performe en silence.

Certaines m'aperçoivent, m’interpellent, me demandent des précisions, me félicitent.
Beaucoup de petites dames chaleureuses, pas préparées à voir ce genre de choses dans le salon où elles viennent de ravitailler en fil et boutons, qui rient en toute simplicité, s'étonnent, s'attardent, ou pas.
Elles sont tactiles et quand elles veulent souligner leur bienveillance, elles n'hésitent pas à me tâter le bras, le pressent, le caressent.
"...muy bueno, me encanta, precioso, guapa, geniale..."

A 20h j'éteins ma boîte noire. Il y a des visiteurs qui s'attardent. Je suis vannée.

27 novembre 2014

Le jeudi à Barcelone

b vendredi aa

b vendredi ab

b vendredi ac

n°112 fin

Alors qu'au dehors on fait la queue une demi-heure avant l'ouverture, les exposants ouvrent leurs stands et je termine d'installer mon espace.
On me donne 2 des incontournables tables basses Ikea et du tissu noir : voilà pour poser les 3 pièces qui ne trouvaient pas leur accrochage et mon book, tout en me servant de vestiaire, car je peux glisser dessous mon manteau et mon cabas avec quelques victuailles (mais je carbure essentiellement au coca pendant mes expos).
C'est parfait.
Une boîte noire dans uns salon rose.
Un genre de stand d'Halloween dans un marché de Noël.

Je suis prête, cernée par des patchworks prodigieux de technique et d'inspiration mortellement conventionnelle, sous d'étranges nuages rouges, entre barbe à papa cerise et tampons d'ouate pharmaceutique usagés (voire, protections féminines).

Je peux terminer tranquillement le n°112 que j'ai travaillé dans le train, mais qui se révèle terriblement exigeant en temps et en matière.
Il termine sa 4e pelote de 170m pile poil au bout de son délicat ourlet. Un bien bel ourlet qui me laisse les doigts en compote mais donne tout son corps à la pièce.
Je l'attache de rouge, différemment du projet envisagé, et le suspends par un fil unique en perforant le plafond de toile noire.
Il tourne doucement sur lui-même, anime mon espace et comble une partie un peu vide : extra. J'en suis très contente.

chez Henriette L.
Derniers commentaires
Archives
chez Henriette L.
  • Un appartement en ville et une maison à la campagne ; et une créativité originale pour les vivre : chine et bricolage, jardin et pulsions artistiques, folklore personnel et curiosités modestes.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter