Percées au cul par mes soins,
voilà des pignates reconverties
en pots plein de charme
pour accueillir les prolifiques orpins.
Pignates, marmites de terre cuite provençales,
chinées ici et là (à protéger
des grands gels tout de même).
Sedum specabile ou orpin des jardins,
trouvé sur le bas-côté de notre chemin,
et sauvé de la débroussailleuse du cantonnier.
Les “terrailles”, où les pignates constituaient la production la plus courante,
sont les formidables représentantes d’une tradition populaire : la poterie utilitaire de Vallauris.
Que l’utile est beau quand il répond parfaitement à l’usage
et est créé pour le plus grand nombre !
Non de l’art, mais de l’économie, du domestique.
La modestie est leur noblesse.
Le must : y trouver le tampon oval des Foucard-Jourdan
ou le cartouche d’Aegitna des Saltalamacchia.
cf. Pignates et poêlons, poterie culinaire de Vallauris, éd. Musée Magnelli de Vallauris
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Floraison
En août ils ont bien monté et ont fleuri.
Une inflorescence rose foncé
sans cesse parcourue par de gourmands bourdons.
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Bourdon dort
Les bourdons qui se gavent sur les orpins durant le jour
passent aussi toute leur nuit dessus !
Ils piquent du museau dans les fleurs,
et au petit matin, tout couverts de rosée,
ils se réaniment doucement.
Je fais toujours un tour de jardin à la torche électrique,
autour de minuit, quant nous arrivons à notre campagne.
Quel étonnement de découvrir tous ces bourdons profondément endormis !
(septembre)