n°105
J'ai greffé un écarquillé dans un demi-citron (ou juvénile téton).
Pas totalement convaincue par l'issue en capsule.
Peut-être qu'une phase intermédiaire était plus intéressante.
C'est ce que le n°106 qui a germé dans ma tête pendant la réalisation du n°105 m'apprendra.
Car à trop vouloir dire on brouille parfois le sens du discours.
Quelques chiffres : 1, 3, 102, 104, 105
Nœud de difficultés, le n°102 avance par à-coup puis souffre de mon récurent abandon (aussi, quelle idée de vouloir à tout prix le réaliser en 1 seul parcours de fil, sans interruption ni ajout). Toutefois, il me regarde et ce reproche ne m'est pas indifférent.
Le diptyque n°104 entre dans une phase laborieuse, il faut produire du tube et ça n'est pas très excitant. Mais curieuse de voir quelle allure ses attaches vont lui donner, je m'y mets, en regardant des sottises (ou pas) à la télé.
Un petit n°105 fort récréatif me permet de m'amuser en toute légèreté. De plus, discret, il peut être facilement emporté partout et je le travaille aussi dans le métro.
Je serais pieuvre, avec 8 bras et autant de cerveaux, je ferais avancer tout en même temps.
n°104 A
Les débuts du n°104 ont été douloureux : je me suis fourvoyée dans un assemblage avec tubes intérieurs crispés et crispants avant de le défaire pour joindre mes "bulbes" à sec.
Un peu crispant aussi il faut le reconnaître. Mais je tenais à explorer un assemblage en forme avec des "bulbes" ouverts mais sans retour vers un aplat.
J'ai maintenant admis les déformations inhérentes à mon choix de montage (même si c'est avec une pointe de regret que je regarde les étapes de réalisation montrant les petits "bulbes" ballotant librement sur leur petit support de métal).
Le n°104 sera diptyque.
Le n°104 A attend son n°104 B.
n°101
Eloge de la contrainte
J'ai emporté le n°101 en vacances pour le terminer.
Epaissi par 4 bras règlementaires et maintenu par des ligatures au fil de coton blanc, il est enfin devenu intéressant.
Mais c'est une forte tête qui m'aura donnée du fil à retordre (l'image est tellement adaptée !).
Il arrive souvent qu'une pièce que je travaille dans le doute, le mépris, voire la souffrance ou le dégoût, ne vienne prendre son sens qu'à la toute fin de sa réalisation.
C'est la contrainte qui donne tout son intérêt au n°101.
Moi qui privilégie la liberté dans le développement de mes formes (les aller et retour de la matière crochetée restant mobiles les uns par rapport aux autres), ici j'ai contraint la forme, j'ai maintenu le mouvement, j'ai lié les différentes parties du corps pour lui imposer la cambrure désirée.
J'en ai bavé pour dompter le n°101, mais j'ai appris de lui.
La contrainte est une ouverture sur un champs nouveau de possibles.
Un n°100g spécial
Une fin de pelote a accouché d'un n°100g expérimental, un peu plus petit que les n°100 précédents.
Il a été partiellement trempé dans du brou de noix avant d'être rehaussé de fil de lin rouge.
Où j'ai constaté que le brou, au lieu de ramollir le fil de lin, en a raidi le crochetage.
Eté intérieur nuit
L'atelier d'été, une terrasse dans les mimosas le jour, un coin de chambre bleue la nuit.
Je termine le n°101, j'ai fini le 1er n°104 (qui sera diptyque), je réfléchis le n°100g entre 2 phases.
D'un vieux morceau de métal trouvé enfoncé dans un sentier, j'ai fait un pendentif en y glissant un bout de ficelle de lin rouge.
Expo surprise
2 sacs Barbès posés devant une galerie bleue où on décroche une expo de dessins
c'est ma livraison de sculptures pour le montage d'expo le plus rapide de l'ouest :
la galeriste m'a prévenue lundi après-midi, a choisi les pièces lundi soir, que je suis allée déposer mardi
(je repars mercredi, il fallait faire vite, et je ne pourrai pas voir l'expo !)
du lundi 4 au dimanche 17 août - Galerie-Boutique Le Marais
15, rue Elzévir, Paris 3e
dans la jolie petite galerie d'une délicieuse galeriste, en plein haut Marais,
qui a eu l'envie de faire cohabiter un moment d'été les marionnettes qu'elle crée
avec mes sculptures, qu'elle connait depuis leur expo dans une galerie voisine
Le choc est rude. Cette expo est une horreur, j'espère que personne ne l'a vue !
Mes sculptures pendues sans esprit comme morceaux de viande morte.
Sorties du sac sans être remises en forme, accrochées sans réflexion ni goût, toutes cabossées et déprimées.
Et pour achever la catastrophe, cet enfantin panonceau bariolé "bonnes vacances !".
J'ai eu comme une nausée.