Fleurs et couleurs
Au rond des natales
le sapin tombé a été débité et engrangé sous le préau
le rond planté de plantes sauvages est maintenant dégagé et n'a étonnamment pas souffert
orpins, euphorbes, fougères, rosier sauvage, ifs taillés, bruyères, tout vient de la forêt
après les coucous, il y a maintenant des sceaux de Salomon
des jacinthes sauvages
les fougères déroulent leurs crosses
Au jardin
rhododendron et choisya égaient le bout de l'allée dallée de leurs généreuses floraisons
le lilas, lui, ne s'est pas fatigué et a fait 2 fleurs
le palmier déploie comme chaque année sa très originale floraison
un truc vraiment très étrange, lourd, grenu, serré, organisé
le pin sylvestre que j'ai massacré cet hiver s'est remis mais n'étoffe pas ses nuages d'épines
ça ne l'empêche pas de fleurir à sa manière
24 /24) Ji Seon Yoon
Comme moi, cette artiste est invitée à participer à la Biennale de mai à septembre 2017.
Ji Seon Yoon [Corée]
En voilà une belle folle !
Il faut aller voir ses irrésistibles selfies brodés (!) : la beauté du grotesque qui nous pète à la gueule !
10 ans qu'elle tourne autour de son image. Elle a pris le temps de travailler un beau répertoire de grimaces, photo + tissu + fils brodés. Et ça tape fort.
Elle met en pièces son image photographique, perforée encore et encore par la machine à broder, pour faire naître une image de fils, qui prend du volume, sort du plat du tissu, s'échevèle avec art.
Non seulement elle n'a pas peur de mettre à mal sa figure, mais elle y découvre des royaumes de fantaisie à explorer, et au-delà des clowneries surgit un impressionnant manège de figures inoubliables. Masques de carnaval. Fantômes tragiques.
C'est joyeux et inquiétant, beau et plein d'esprit, réalisé avec un étourdissant sens de la couleur, et de la dramaturgie, depuis le mystérieux jusqu'au brûlant.
La beauté du bizarre.
C'est elle qui, souveraine, habille l'affiche et toute la com déclinée de la Biennale Textile de Risjwijck.
23 /24) Murat Yildiz
Comme moi, cet artiste est invité à participer à la Biennale Textile de Risjwijck de mai à septembre 2017.
Murat Yildiz [Turquie]
Plasticien, il dessine, peint, expérimente, installe, photographie, réalise des films d'animations, performe.
Sa broderie claire, sereine, élégante, grince doucement des dents.
Sur le fond immaculé de la toile, des portraits bien nets, sourient, trop, ou pas.
Une certaine inquiétude sous les fils délicatement tendus, .
La finesse d'une réalisation tellement soignée que pour défier sa maîtrise, il peut se permettre des fils tendus en apparent désordre. Et ça marche.
22 /24) Cristiàn Velasco
Comme moi, cet artiste est invité à participer à la Biennale Textile de Risjwijck de mai à septembre 2017.
Cristiàn Velasco [Chili]
Du textile, du dessin et de la peinture. Il coud et brode sur ses dessins clairs.
Il fait aussi des installations et des performances. Sculpte des objets du quotidien en laine.
Un travail nourri de la culture chilienne du textile domestique.
On y voit des tisseuses traditionnelles à leur ouvrage (coloré). Il s'investit dans des interventions décalées aussi. Travail de mémoire. Où il occupe en personne une place cruciale.
Une conversation avec son pays, ses paysages, ses objets, son histoire.
21 /24) Hannalie Taute
Comme moi, cette artiste est invitée à participer à la Biennale Textile de Risjwijck de mai à septembre 2017.
Hannalie Taute [Afrique du Sud]
Une brodeuse dark qui brode le caoutchouc, parfois mixé à des photographies anciennes.
Pour toucher une émotion humainement partagée, elle revisite les contes et légendes, les détourne, les réinvente.
Il en jaillit des fééries étranges issues d'une fantaisie sombre, dont elle est un des personnages.
Pour le plaisir taquin de raconter des histoires à faire peur.
Sensuel caoutchouc, récupéré, et cousu bord à bord, morceau contre morceau, pour former la toile de fond de ses nuits habitées de rêves colorés.
Et le fil brodé, la couleur qui déferle en vagues acidulées.
Du volume aussi, décliné de son amour pour les jouets.
Un mélange détonnant d'imagerie pop, de références enfantines, cartoon, culture tatoo, sex'n'vanitas.
20 /24) Agnès Sébyleau
Comme d'autres, et c'est moi cette fois, cette artiste invitée à participer à la Biennale Textile de Risjwijck de mai à septembre 2017
Agnès Sébyleau [France]
Elle improvise avec un crochet et de la ficelle très ordinaire, des sculptures non figuratives.
Grèges la plupart du temps, réalisées avec un point basique et une forme de fièvre tenace, elles poussent comme des champignons hallucinés.
Mais chez elle, improvisation rime avec rigueur. Ses pièces répondent à des calculs et un plaisir d'architecte.
Minimaliste et barbare, son crochetage déploie le tissu grenu de son imaginaire.
Masques ambigus, arborescences joueuses, yeux mandorles, donnent un sens au chaos fibreux de sa pelote intime.
Difficile d'interpréter ce qui se veut frémissant, au carrefour du minéral, du végétal et de l'animal.
19 /24) Jon Eric Riis
Comme moi, cet artiste est invité à participer à la Biennale Textile de Risjwijck de mai à septembre 2017.
Jon Eric Riis [USA]
Il maîtrise parfaitement son affaire, et son affaire est la tapisserie. Une tapisserie somptueuse.
C'est virtuose, nickel, fort. Techniquement parfait. Une rigueur qui n'empêche ni modernité ni audace.
On peut trouver tout d'abord classiques ses séduisantes icônes inspirées des mythologie antiques, avant de découvrir toute la splendeur et l'ironie de certaines de ses propositions.
Voilà des sujets politiques ou sociaux tissés en majesté, où beauté classique et ironie s'enchantent dans des narrations intelligentes.
Il tisse aussi des pièces en volumes, des sculptures raffinées et surprenantes.
Et d'étonnants kimonos qui jouent de l'extérieur et de l'intérieur, et révèlent dans leur doublure des motifs sarcastiques qui viennent compléter les motifs de leur surface.
Un travail précieux, des couleurs profondes, de l'or et des perles.
Esthétique et esprit.