Jonquilles du jardin dans un grand vase Saint-Clément B. Letalle.



Blanche Letalle - ou Berthe, le prénom diffère selon les sources -
a beaucoup travaillé pour Saint-Clément.
Ses créations ne sont pas toujours inoubliables
mais ici elle a su conjuguer un extérieur noir satiné à effet martelé
et aux très élégantes anses annelées
à un intérieur vernissé d’un beau vert tilleul.

Quelque chose de théâtral.

(28 cm, ebay)

(J’apprends que jonquilles et narcisses ne sont qu’une même espèce de plantes
dont il existe plusieurs variétés. Continuerai-je à appeler jonquilles les jaunes
et narcisses les plus claires au cœur orangé ?)

Comme ça, Hélène (qui me l'apprend dans son commentaire sur Tiges Courtes),
possède elle aussi une céramique de Jacques Blin
qu'elle a pu identifier grâce à mon billet "Tiges courtes".

J'ai aussi en réserve ce pied de lampe décoré d'une frise d'oiseaux extravagants.

Différents narcisses du jardin dans un vase de Jacques Blin.

Jacques Blin (1920-1995) fut ingénieur dans l’aéronautique
avant de devenir un céramiste original.
Le succès de ses premiers pieds de lampe le confirmant
dans sa nouvelle activité, elle deviendra vite une passion.
Son style est très reconnaissable : un engobe blanc, gris bleuté, ou olive,
graffité d’un dessin incisif gravé et oxydé.
Des motifs graphiques ou des animaux stylisés façon shadoks,
des personnages primitifs pleins de fantaisie.

(17 cm, ebay)

Pastilles et zigzags, mouchetures et entrelacs.

Sortons les cotillons pour fêter la fantaisie des céramiques 50/60
parées comme pour carnaval.

Colorées, graphiques, gaies :
523 - 18, West-Germany, Strehia
E8/28, Valcera 67, N° A 30
West-Germany 582-17, anonyme , West-Germany 582-17

Pour fournir un pagne à la Joséphine albinos
qui parade sur une étagère de la salle de bains,
il me suffit de retirer les feuilles jaunes des yuccas
qui courbent la tête sous le plafond du séjour.



Poule de la poterie périgourdine 1970

(Joséphine Baker consacra le reste de sa vie, et toute sa fortune,
à la famille qu'elle s'était constituée en adoptant et en rassemblant autour d'elle,
une douzaine d'enfants de toutes origines.
Cette carafe en forme de poule, dans le goût de Jouve,
fût réalisée en plusieurs coloris et vendue au profit de sa fondation)

et trois petits vases sur pieds de Roger Capron 1960

(1922-2006. Grand céramiste, il s'installe à Vallauris en 46
et fonde en 52 la manufacture : "La Poterie du Font des Horts".
Abandonnant en 63 la fabrication des formes,
il explore tous les aspects du décor avec une belle imagination graphique.
Puis, dans les années 90, il se consacre aux pièces uniques artistiques)

Et dans le "Elle décoration" n°180 (avril 2009) :

Je constate que Juan Montoya (décorateur et architecte "coqueluche des New-yorkais")
a voulu à son tour une poule blanche pour son "so chic" pied-à-terre parisien.

Ramassé par terre après une brocante.



Parfaite illustration d’une de mes expressions favorites.

(avec “con comme une bite” mais je n’ai pas trouvé de céramique pour illustrer celle-là)

Un grand succès de la manufacture luxembourgeoise Villeroy & Boch fin 60 et 70 :
le service Acapulco, au décor réalisé d’après un dessin mexicain.



Devenu un classique, ce dessin issu du folklore mexicain revisité
par les années psychédéliques n’a rien perdu de sa séduction :
somptuosité des couleurs, richesse du style illustratif,
variété de la déclinaison du motif selon les articles.
Ajoutons que la qualité de la porcelaine et la pureté du design
achèvent de faire d’Acapulco une merveille à la gaieté explosive.

Actuellement Villeroy & Boch édite une variation du décor Acapulco sur son service New Wave.
Mais les deux audaces se nuisent et la mollesse s’est installée.
Je reste attachée à l’original que je recherche sur les brocantes.



Théière avec tasse et sous-tasse (brocante), service à orangeade (autre brocante),
plat à tarte (ebay), associée à des assiettes à dessert basiques (Carrefour).

Tellement flower power qu’on s’attend à voir apparaître
un sous-marin jaune dans l’orangeade !

Pichet zoomorphe de Georges Jouve.



Somptueux cadeau de mon parrain chez qui je l’ai vu toute mon enfance
et à qui je dois ma passion pour la céramique des années 50 et 60.

Deux autres vases-taureau de Jouve que j’avais photographiés
l’un aux Tuileries, au Pavillon des Arts et du Design en 2008
et l’autre à Sèvres lors de l’exposition sur la céramique française des années 50 en 2006.

Georges Jouve (1910-1964)
Il fait l’Ecole Boule et devient décorateur de théâtre,
il est fait prisonnier en 43, s’évade et se réfugie dans la Drôme
où, désœuvré, il commence à travailler la terre.
En 45 il s’installe à Paris rue la Tombe-Issoire.
Présent sur toutes les expositions importantes
il est vite reconnu comme un très grand céramiste
et devient même le chouchou des magazines de décoration.
En 54 il s’installe à Aix-en-Provence où il meurt en 64.
Dès 50 il a compris les défis lancés par Picasso
et tenté d’y apporter des solutions de potier.

[D’après “La céramique française des années 50” de Pierre Staudenmeyer]

Picasso en minotaure !

Il signe le plus souvent d’un monogramme en nœud de trèfle,
l’alpha de son surnom d’étudiant : Apollon.

Pieds de lampe et vase jouant de la cambrure et se poussant du col.

Le joyeux petit pied de lampe rayé serait de Gabriel Fourmaintraux,
(1886, issu d'une longue lignée de potiers à Desvres, Pas-de-Calais)
qui travailla entre autres avec Fernand Léger.

Le fringant petit vase vert et noir est le modèle “Simone” de Poët-Laval
fabrique drômoise qui a souvent exploré les limites du bon goût.

(ebay, puces, brocantes, Emmaüs)


Picasso "Composition en 3 couleurs" 1947

Un lot de carreaux (dépôt-vente) de 10 x 20 cm chacun
d’un esprit très Picasso à Vallauris en 50
attend dans mes réserves une crédence ou un piètement de table à compléter.

Des "Proceram" d'Aubagne-en-Provence et des "Made in Italy" (moins beaux)

En regardant une photo d’André Villers prise à la Californie en 58,
je découvre derrière Pablo Picasso (qui fait Popeye !)
un ensemble de carreaux très proches.

Pas d'illustre signature sur mes carreaux, mais une inspiration qui saute aux yeux.

A moins, à moins que...

Faune de Picasso