Ça brode rue Thorigny
pendant l'exposition "Broderie Party" chacun est invité à broder l'oeuvre collective
j'ai moi-même commencé à prolonger une puissante broderie de Virginie Rochetti
que je poursuivrai mardi après-midi
pendant l'exposition "Broderie Party" chacun est invité à broder l'oeuvre collective
j'ai moi-même commencé à prolonger une puissante broderie de Virginie Rochetti
que je poursuivrai mardi après-midi
Christophe Macé invitait ce soir
à venir voir ses derniers travaux autour des matières, des lumières et des espaces
espaces qui ont également été explorés par Claire Bergerault dans sa performance vocale
exposition : Décors - le silence de l'intérieur -
ils se redressent juste assez pour pouvoir me regarder passer
ils sont étrusques et sont allongés au Louvre
ils sont parfois allongés en couple
les allongés les plus connus sont aussi les plus fragiles et sont allongés dans une vitrine
ces mains pleines de doigts, c'est d'un culotté quand on est en terre cuite
certaines vitrines tendent un vertigineux défi à la photographe
c'est le cas de la magnifique installation de Ron Arad chez Downtown
qui embrouille les reflets de la rue de Seine à ceux des plateaux en métal poli du designer
à moins qu'il ne s'agisse d'un autoportrait qui ne veut pas dire son nom
où l'on verra que la photographe porte à son bras son magnifique sac orange
aux pieds de coquettes shoes de marche et un manteau bien chaud mais stylé
de retour sur les lieux la nuit, clic clac
après le tour du lac Daumesnil
un tour à la Cipale pour admirer d'antiques rituels masculins
ça vous change des canards
poses et gestes grandiloquents rappellent les grands tableaux de la renaissance italienne
de l'emphase, du drame, il y a de la descente de croix dans l'air
et il y avait bien des barbus du Caravage dans la mêlée
Louise Ekland et Olivier Picasso enregistraient un bout d'émission télé
des amateurs d'art de foot posaient devant le coup de tête de Zidane
(une oeuvre bien vaniteuse extrèmement laide et bête comme chou)
un crash burlesque du même artiste se tordait de rire dans le vaste hall
le beau soleil d'octobre jouait à dehors/dedans
le lieu impose sa forte concurrence, c'est lui qu'on a envie de regarder
Adel Abdessemed, donc, multipliait la crucifiction
or c'est encore la salle vide qui me semblait le plus intéressant
quoique, son mur d'animaux morts amalgamés valait le coup d'oeil
(mort et sexe, répétition et démesure, provocation facile et autosatisfaction quoi)
une des découvertes que j'ai faites à la fiac
Alina Szapocznikow, du corps à l’ouvrage
Artiste juive déportée, morte en 1973 à 47 ans, elle perd à 12 ans son père, atteint de la tuberculose, connaît les ghettos de Pabianice et de Lódz avant d’être envoyée avec sa mère à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, où elle reste dix mois. Ayant survécu à l’horreur, elle part s’installer à Prague, puis arrive à Paris en 1947, s’inscrit aux Beaux-Arts, rencontre César et Ryszard Stanislawski, qu’elle épouse en 1952. Entre-temps, elle a contracté la tuberculose et le couple est rentré en Pologne communiste. Ils divorcent en 1958, et Szapocznikow s’installe alors avec Roman Cieslewicz à Varsovie.
Thématique. A cette époque, Roman Polanski réalise un documentaire sur son travail. Dans la foulée, le critique d’art Pierre Restany, fondateur des nouveaux réalistes, remarque ses œuvres à la Biennale de Venise, en 1962, et décide de la soutenir. Il inaugurera d’ailleurs sa première exposition personnelle à la galerie Florence Houston Brown à Paris, en 1967. Etablie à Malakoff, elle commence à jouir d’une certaine reconnaissance alors qu’on lui découvre, en 1969, un cancer du sein. Elle expose aussi avec Christian Boltanski et Annette Messsager. Elle meurt le 2 mars 1973 et est enterrée au cimetière de Montmartre.
Cette trajectoire singulière sert de fil conducteur à l’exposition belge, qui rassemble 120 œuvres (90 sculptures et 30 dessins) déployées chronologiquement sur deux étages. Des premières sculptures figuratives et assez classiques jusqu’aux dernières, l’ensemble illustre à la fois la continuité thématique (le corps) de son travail et sa constante innovation dans la forme et les matériaux utilisés.
Mousse. La visite débute avec Age difficile, un nu féminin tout mince, en plâtre patiné, de 1956, et Exhumé, un bronze de 1957 figurant un corps tronqué. Mais, dès 1961, Szapocznikow réalise sa première œuvre en polyester et, l’année suivante, le premier moulage direct d’une partie de son propre corps, en l’occurrence sa Jambe.Il y aura la série des seins et des bouches lumineuses (à partir de 1966), lampes en polyester incrustées d’empreintes de lèvres vermillon et de tétons rosés, qu’on retrouve aussi dans un plateau en version Petit Dessert (1970-7971). Réalisée «par coulée en masse», une méthode expérimentée par l’artiste, cette série est la plus connue.
Entre-temps, et toujours avec cette volonté viscérale d’innover, elle s’est mise à incorporer des photos (notamment d’amis : Christian Boltanski, Fernando Arrabal…) dans du polyester translucide. En 1968, elle moule des ventres dans une mousse de polyuréthane. L’emploi de ce nouveau matériau industriel la rapproche des fameuses expansions concomitantes de César.
Ironie du sort, c’est au moment où Alina Szapocznikow réalise sa série Tumeurs qu’on lui découvre un cancer. Tronqué, déformé, meurtri, le corps hante et anime cette œuvre importante, située à la croisée du surréalisme, du pop art et du nouveau réalisme.
voir son travail
lire Il y a des artistes maudits
lire aussi Alina Szapocznikow, un corpus qui fait (un) carnage
André Masson 1939
Frantisek Kupka (stable et mobile, séduisant et musical)
Mathilde Rosier (avec découpes oniriques)
Marcel Duchamp 1934 (dont les ready-made font oublier qu'il était un grand peintre)
Jean Arp (tellement en avance qu'il est encore moderne et excitant, hype hype)
Francis Picabia 1941 (une pin up de Cinémonde !)
Francis Picabia (on pourrait douter qu'il s'agisse du même peintre)
David Hockney (on dirait une suite au Picabia précédent)
Pablo Picasso (celui de 1972 à droite sent la mort)
Giorgio de Chirico (du temps où il avait de l'audace et de l'humour)
Jorg Immendorff
les jumeaux Gert et Uwe Tobias (de la beauté du laid)
je suis souvent lasse de la provocation (qui commence à dater) qui met en avant
la mort et le laid, mais ici on reste scotché par le traité, magnifique
Louise Bourgeois (simple et beau, fort et vibrant,
comme une cartographie du lien avec voie lactée et tension du sang)