en cours de réalisation

ficelle de lin crochetée en 1 seul fil ininterrompu

j'ai une admirable collection de cache-pots des années 60

montée pièce à pièce chez Emmaüs contre 3 sous

j'ai le sentiment de sauvegarder là un important témoignage patrimonial

du goût d'une certaine décoration d'une époque

que la toute puissance du plastique a ennivré de couleur jusqu'au jardin

évidemment, c'est encore un peu risqué de les ressortir

mais le temps fait son travail, qui en éloignant leur actualité,

sélectionne ce que la nostalgie de demain conservera comme un bonbon

et fait de ces humbles objets de la consommation heureuse

de petits bonheurs vintages

encore plus risqués (et plus rares parce que cassants)

ceux-ci ont été le symbole d'un absolu mauvais goût

Qu'en penser aujourd'hui ?

qu'on s'en sert avec une distance amusée qui fait toute la différence

les Crassula rempotées sont les boutures rescapées des gelées d'il y a 2 ans

en cours de réalisation

ficelle de lin crochetée en 1 seul fil ininterrompu

ce jeudi soir l'accès au Palais de Tokyo était libre jusqu'à minuit

il fallait juste accepter de se perdre dans cet étrange palais

alors j'ai vite abandonné l'idée d'y trouver les vernissages attendus

pour me laisser encore emporter par le bâtiment (limite dégueu quand même)

et par les tableaux épatants qu'il propose au débotté

je me suis même installée dans un canapé pour crocheter une demie heure

entre mirifiques espaces et là, une idée de jungle urbaine enclose

sous le regard d'un petit visage de terre cuite aimanté au radiateur (Debizet)

des boutures de laurier et un odorant oeillet du balcon

boivent ensemble dans un tout menu vase ancien en verre (Emmaûs)

est un vieux fantasme

réactivé par la visite du domaine du Rayol pendant les vacances de Pâques

c'est un parcours botanique méditerranéen entre Lavandou et St Tropez

le maquis derrière la maison perchée qui accueille une partie de nos étés

est lui aussi une mine de minéraux et végétaux de caractères, et de plaisirs

...une palette tombée de ce cactus en arbre de nos voisins d'été,

un bout de griffe de sorcière trouvé sur la plage, des petites pierres cuivrées

et un peu de terre scintillante ramassées par les enfants...

est une réduction de fantasme à la mesure du balcon

et de nos muscles car n'étant pas dans le Var on doit pouvoir la rentrer l'hiver

nos petites cactées (toutes boutures issues de glanages

hormis la grappe du centre et un méritant reste de litops à gauche)

sont réunies dans une jardinière paysagée avec nos collectes

reste à espérer un peu de soleil pour encourager leur installation

certains soirs

alors que les nuages défilent à grande allure poussés par un vent continu

le ciel change en quelques minutes

Niky préférait que j'intitule ce billet :"Vingt dieux le beau bouquet !"

quoi qu'il en soit, il semblerait que les iris rapportés du jardin aient fait leur temps

j'ai déroulé un nouveau paillon sur la rembarde du balcon refait à neuf

j'ai en horreur les balcons carrelés comme des cuisines

je préférais le sol d'avant, en ciment estampé gentiment vieux et sale

l'extérieur c'est pas fait pour être nickel