les poules de la ferme voisine sortent le matin et rentrent en fin de journée dans leur poulailler

on les trouve souvent à l'entrée de la forêt grattant dans mon tas de déchets végétaux

toute la journée, elles vont et viennent, elles traversent les prés

elles traversent le jardin dans un sens, dans l'autre

peu effarouchées par Titus qui les regarde et se retient

avant notre départ, j'ai rangé mes ossements dans des cagettes

je le saisis quand il tire la langue !

j'ai entrepris de suspendre au figuier les ossements avec de vieux fils de fer dénichés dans un gourbi

ainsi la pluie les lavera et les animaux ne les emporteront pas

les sculpturales vertèbres sont vraiment magnifiques

mon ossuaire est assez impressionnant

on croirait un couple royal, presque humain

archéologie et paléontologie m'ont toujours fascinée (mais je suis loin de la rigueur scientifique !)

dedans, j'ai composé un beau bouquet, dominé par un arôme sauvage du jardin

dehors, j'ai recomposé les corps à ma façon, en majesté

à peine plus loin, une bien curieuse fleur sauvage m'attendait, dressée sur une touffe d'herbe

et là, épars, des ossements, ceux d'un gros animal, un cerf dont je trouve le crâne très abimé

une découverte très excitante pour moi comme pour Titus

la bête avait crevé là, et la forêt l'avait décomposée, il restait une grande plaque de poils

moi j'ai réuni tout ce que je pouvais trouver alentour

et quand je me suis éloignée pour aller chercher un sac à la maison, surprise, un grand crâne

et là, rebelote, les ossements d'un autre cerf, bien plus grand que le premier, incroyable

j'ai fait un aller-retour pour revenir avec un sac, en marchant j'ai compris qu'il ne s'agissait pas de morts naturelles

mais de deux victimes de chasseurs particulièrement odieux (des caches étaien tbricolées aux abords),

puisqu'ils ont juste prélevé les bois (et encore, pas dans les règles de l'art) et laissé la viande à la forêt.

Un assassinat.

tant d'os que jai dû demander de l'aide pour le transport du sac devenu trop lourd pour moi !

moi, derrière, je portais le bouquet, on aurait dit une cérémonie funèbre

en fin de journée, les oies passent en klaxonnant, deux par deux, dans un sens, dans l'autre