Mona Hatoum
Je suis allée voir le travail de Mona Hatoum à Beaubourg.
Je ne connaissais pas, même si j'en avais déjà croisé ça et là.
Je suis plutôt conquise (mais je me suis concentrée sur les installations et sculptures, peu sensible aux performances en général, et trop impatiente pour apprécier ses petits papiers).
une exposition bien dangeureuse à ce qu'il parait !
avec le temps tout repousse, même sur les sacs utilisés en temps de guerre
la force du métal et la fragilité du verre pour d'absurdes prisons
mettre la violence à distance en changeant les grenades en boules de noël
la carte d'un monde instable, en billes de verre juxtaposées
les objets du quotidien qui deviennent menaçants
là aussi, fragilité du verre et force du métal, vaine protection du berceau ou aliénation de la prison
le monde palpite, les villes des pays en guerre, sans cesse abimées et reconstruites
méfiance
l'ampoule monte et descend doucement, provoquant les oscillations des ombres projetées
une machine à peigner le sable, tantôt à grands traits, tantôt à petits
Un travail nourri de son expérience singulière de déracinée issue d'un pays en guerre.
La force du métal et la fragilité du verre. Les cartes d'un monde vibrant. La reconstruction comme une pulsation. La violence mise à distance.
C'est très structuré, exigeant. Positif. Avec une pointe d'humour, du jeu.
En fin de visite sont projetés des documents où on la voit et l'entend parler de son travail. Mona Hatoum est très sympathique, chaleureuse, primesautière même. J'ai aimé sa réflexion sur les accidents qui alimentent son œuvre et les choix qui s'imposent d'eux-mêmes dans sa vie, son rapport aux techniques, au travail manuel.