la grande pagode dans son enclos façon village d'Astérix

il y avait une fête khmer au centre bouddhique dans le bois de Vincennes

venues de la pagode des prières répétitives innondaient le clos et au-delà

le va-et-vient des cambodgiens en famille et les moines en orange accroupis

les offrandes d'encens et les marchands de brochettes et de beignets

les chaussures laissées à l'entrée du centre culturel

tous ces beaux bâtiments recouverts d'écailles de bois souffrent

un surtout qu'on ne peut plus que regarder s'abimer et tomber en brioche

bâti pour l'exposition universelle de 1931 il n'était pas fait pour durer

ses plaies révèlent une fragile structure de baguettes en bois recouverte de torchis

que chaque averse vient inexorablement détruire

en rentrant chez moi je me suis aperçue qu'on voyait bien de la rue

l'ange unijambiste

que j'ai fait il y a 12 ans et que je viens d'accrocher au balcon

Katsura Funakoshi 2011 (un travail d'une infinie finesse pour une présence étrange)

Oliveira Henrique 2012 (ses tumeurs envahissement parfois tout une pièce)

Alfred Reth 1935

Franck Scurti 2012 & David Nash

David Nash 2011

 Tadashi Kawamata 1992 (effet de relief en écrasé)

 Un rideau que j'aurais bien pu négliger, fourré par terre comme il était

en compagnie de deux trois mauvais vieux chiffons.

Le tissu "Fougères" de Luminasc réunit les deux couleurs qui ont ma faveur au séjour,

rouge et vert, et je vois bien un fauteuil s'en revêtir (2 euros).

Une plaque en métal repoussé montée sur bois (61 x 30 cm), non signée,

mais dont on voit bien à la façon d'utiliser l'espace façon art déco 1970

que son auteur n'est ni sot ni manchot (7 euros).

Une petite lampe de bureau en métal "made in Italy"

que j'ai trouvée en très bon état une fois nettoyée la crasse vintage (7 euros).

Un énième oeuf de couturière pour rejoindre ma collection (1 euro).

quand je l'ai ôté de notre chambre qui va devenir celle de mon fils aîné

mon vieux nu y a laissé son fantôme avant d'aller hanter la desserte rouge

et l'arabesque de la tête de lit de jouer la fille de l'air

Je suis blonde et charmante,
Ailée et transparente,
Sylphe, follet léger, je suis fille de l'air,
Que puis-je avoir à craindre ?
Une nuit de m'éteindre ?
Qu'importe de mourir comme meurt un éclair !

Jules Verne

voilà

le panneau mural (à la scansion neutre) cache des placards

contenant un show-room (où les sculptures entrepôsées ne sont pas déformées)

et un bureau (l'ordinateur étant installé dans la pièce)

terminés l'accumutation dans la chambre à coucher et le n'importe quoi dans le séjour

le placard-atelier (placartelier)

ou

de l'accumulation considérée comme un des beaux arts

j'ai trouvé là une solution peu onéreuse pour enfin parer à l'invasion des créatures

dorénavant on ne sortira pour vivre avec elle un moment dans le salon que la pièce choisie

tout le monde ne peut pas profiter des belles vitrines de Vuitton

j'ai rapporté d'une brocante un couple de petites poupées japonaises en bois tourné

leur tête dodeline au moyen d'un ressort planté dans leur cou

comme je me renseigne sur le net je découvre le monde

des poupées traditionnelles japonaises, les kokeshi, souvent chargées de sens

les miennes se sont naturellement installées de part et d'autre des fauteuils d'enfants

à chacune le sien

elles donnent ainsi le ton au séjour que se partagent un canapé rouge et un canapé vert

suspendues par un accrochage judicieux

(et sécure grâce au doublement de la plinthe par un épais tasseau recouvert d'adhésif blanc)

les 3 armoires gagnent en légèreté et le balai passe sans heurter de pieds

3 boutons dépareillés mais tous blancs

(BHV : boule plastique 1,70e  - crâne résine 6,60e - carré porcelaine 4,60e)

pour les portes de l'armoire de la chambre d'un petit pirate classieux