17 /24) Sophia Narrett
Comme moi, cette artiste est invitée à participer à la Biennale Textile de Risjwijck de mai à septembre 2017.
Sophia Narrett [USA]
Le fil utilisé un jour dans un de ses tableaux a fini par en chasser la peinture au profit de la broderie seule. Coup de foudre. La broderie partout, riche, voluptueuse, pour peindre des images moelleuses au rendu de couleurs inouï.
C'est un travail prodigieux qui capte. On y est avalé comme dans un rêve un peu bizarre.
Une broderie riche, profonde, chatoyante. Un défi de détails, le goût de l'ornement.
Une intelligence de la vision, de l'organisation du récit.
Le plaisir de raconter, de troubler, de jouer aux poupées avec ses héroïnes, de leur inventer des aventures étranges.
Des récits ambigus, occupés d'attente, de nudité, de scènes de sexe, ou de crime.
Des jardins des délices où la luxure se confond avec une nature qu'on endigue pas. Le décor déborde et participe aux ébats de personnages plantés là-dedans comme autant de fleurs.
Des petites séquences précieuses où cohabitent des gens vêtus et des gens nus, des voyeurs et des suceurs, dans une orgie de couleurs, entre romantisme et pornographie, d'étranges cérémonies, chic et choc.
Comme les séries TV qu'elle aime avaler en brodant, les émissions de dating, devenues la trame de ses fantaisies échevelées.
Fil cousu fil libre, profusion qui n'empêche pas des compositions maîtrisées, cinéma de fils, scènes posées, délire narratif et performance technique.