Le mur qui murmure
Je suis allée à la Maison Rouge, voir le mur de la collection privée d'Antoine de Galbert, son fondateur.
Un truc insensé, foisonnant, absurde, rangé par un logiciel selon les formats des oeuvres pour organiser au mieux les 278 m d'accrochage. Ranger l'inrangeable.
J'en suis sortie groggy. Impossible de tout voir. De tout digérer. C'est une manière de jeu dont il faut accepter les règles idiotes et magnifiques. Pas tant coq à l'âne que portrait en creux du collectionneur boulimique façon cadavre exquis.
Il y a là des choses insoutenables, beaucoup sont dérangeantes, c'est des uppercuts, des étincelles, des beautés terribles, des poèmes souvent noirs, des danses plutôt macabres. A la joie prédomine l'effroi.
Que murmure-t-il ce mur ? sur l'humain, sur ses tourments, sur sa fin ? sur l'art ?