Organe n°42
"En este jardín"
"se veut une illustration du parallèle entre nature et nature humaine.
Il montre le développement de racines
pour nourrir une fleur comme le ferait un système veineux.
Je ne connais pas le Mexique.
Quand on m’a proposée cet «encuentros»,
il m’en est revenu deux trois choses.
Le poids d’un passé riche, lourd, fertile en fantasmes.
Un film franco-mexicain de Luis Buñuel («La muerte en este jardín»)
où se confondent nature et nature humaine
(la scène où les cheveux d’une jeune fille
s’accrochent aux branches de la forêt telles des lianes).
Le travail de Frida Kahlo, tendue entre tradition et modernité,
assumant tout sans jamais se dénaturer
(largement parcouru d’embranchements veineux ou végétaux).
C’est ce qui a nourri mon travail :
les racines d’hier qui font pousser les jardins d’aujourd’hui,
la vie en ces jardins."
Voilà mon argumentaire à l'heure d'envoyer la photo de mon travail
pour édition du catalogue de l'exposition collective de mai à Mexico
"Encuentros".
En réalité les choses se sont mises en place pendant le travail.
L'idée du passé où s'enracine le présent était là dès le début du travail.
Le souvenir des réseaux de Kahlo m'apparaissant à mi-travail.
Le beau titre du film de Buñuel m'arrivant en fin de travail.
En réalité les justifications demandées sont trafiquées mais pertinentes.
Elles ne me sont venues qu'artificiellement appelées mais conviennent.
C'est la première fois que je dois me livrer à ce genre d'exercice :
répondre à une commande (avec format limité) et justifier mon travail.
Surprise par un calendrier que j'avais un peu évacué,
j'ai travaillé comme une malade pour être dans les temps.