Homme à bijoux
Et pourtant il luit
Le grand tour
faire le tour de la butte Chaumont, au pied de laquelle est notre maison de campagne,
est une promenade formidable tant chaque tronçon de paysage, façonné selon son exposition,
est différent et admirable : les pierriers, antiques éboulis de roches rondes et moussues,
les tranchées de fougères dans les sombres sapins plantés géométriquement
le versant au sud, chaud et plus sec, une pinède et des bruyères
des petits pins et des bruyères magnifiques sur les rochers blancs
de grands rassemblements de petites mouches sur les rochers chauds
puis les si photogéniques bouleaux plantés dans les fougères
Titus profite de tout, curieux et enthousiaste
En cage
pendant que je nourris grosbec assise par terre sur le chemin
une voiture arrive à l'horizon, hop, je prends l'oiseau (qui tente de me dénoyauter le pouce)
me relève et entre dans le jardin avec : il est vraiment trop exposé à tous les dangers !
je l'installe dans une cage trouvée chez Emmaüs dont je me disais bien qu'elle pourrait servir un jour
je lui ai fait un "nid" de verdure, je mets de l'eau, des graines, des branches
on va le garder jusqu'à demain, jour de notre départ, car il va pleuvoir cette nuit
en espérant que d'ici là, il aura trouvé le moyen de s'envoler
il s'installe, sans trace de stress
plus tard, on le voit sauter sur un perchoir, se tourner et se retourner, manifestement à l'aise
il s'y frotte le bec pour le nettoyer, fait caca (signe qu'il a mangé)
écoute les mésanges qui criaillent, nous regarde aller et venir
on se dit qu'il est rassuré, et qu'il apprécie la situation élevée, à l'abri, il a l'air en forme
Dégagé
La bougeotte
le lendemain matin, grobec n'a pas bougé, je le retrouve à l'entrée du pré aux vaches
plus tard je le découvre par terre devant mon tas de déchets végétaux, perché sur une pomme de pin
je me dis qu'au moins, ici, il est à l'abri, et qu'il y a plein de choses à manger
quand je pars en promenade dans la forêt, je manque encore de marcher dessus
il est à présent sur le chemin, devant les murs de bois, de nouveau exposé à tous les prédateurs
et aux roues des tracteurs !
au retour de la promenade, il a encore bougé, a descendu le chemin vers notre portail
bien visible, et toujours infoutu de voler
je lui apporte un repas, des graines de tournesol et un jaune d'oeuf battu dans de l'eau
je lui en injecte dans le bec comme je peux, c'est toujours ça
Gros bec et tête de pioche
et puis on voit grosbec sauter du pressoir, traverser d'un air décidé jusqu'à la clôture vers la forêt
entrer dans le pré et s'en aller dans les herbes, à petits pas tétus, chance : pas de buse à l'horizon
en fin de journée je cherche à le retrouver dans le pré en passant par le portail des vaches
et, surprise, je le trouve là, à quelques mètres de là où je l'avais trouvé :
il a traversé tout le pré à pattes pour revenir par là ! un exploit pour un si petit piéton
Grosbec
et une heure après il s'agite, a retrouvé de l'énergie, semble vouloir sortir de son panier
on décide d'aller le relâcher dans le massif de l'ancien pressoir où il trouvera des cachettes, des perchoirs, de l'eau
il met longtemps à quitter le panier, toujours pas décidé à voler
il reste là, exposé, vulnérable aux prédateurs qui ne manquent pas : renard, fouine, buse, couleuvre
L'oiseau
au retour de la promenade, je manque marcher sur un oiseau posé par terre sur le chemin
il fait quelques pas mais ne s'envole pas, et quand je reviens plus tard, il est toujours là, par terre
on l'attrappe doucement avec un tissu, il ne cherche pas à s'envoler, manifestement il a un problème
on l'installe dans un panier où je lui donne à boire à la pipette, je tente une écrasée de graines de tournesol
c'est un grosbec casse-noyaux, un bel oiseau au plumage sophistiqué et au bec puissant
je n'en avais jamais vu, on le laisse se remettre, abrité sous la gaze d'une charlotte de chirurgie