traverser les Tuileries, il fait froid, les corneilles me regardent passer

"Les fils de Caïn" par Paul Landowski (1906) sur la terrasse côté Seine

traverser le Pont Royal pour aller quadriller saint Germain

et lécher les chics vitrines des antiquaires et décorateurs

rues du Bac, de Lille, de Verneuil, De beaune, De l'Université

Au musée Carnavalet il y a des chambres, dont celles d'Anna de Noailles, de Marcel Proust et de Paul Léautaud.
Et un trapu lit rose du temps où on ne s'allongeait pas pour dormir (position réservée aux morts).

la canopé en verre doré se développe piano piano

autoportrait aux toilettes du musée des Armées des Invalides, sous le mémorial De Gaulle

il m'arrive de tresser le saule qui pousse à la pointe du square du Vert-Galant

le chantier avance : il ne reste plus qu'une petite plaque de l'ancienne station de métro

De retour après interruption, j'ai remonté à pieds Beaumarchais de Bastille à République, enfin accessible.
Là, beaucoup de médias, une "rue" de véhicules techniques, des régies sur 4 roues, ici et là des journalistes dans des spots de lumière.
Et une petite foule de jeunes gens accrochés autour de la sculpture.

J'ai rattrapé la queue du cortège boulevard Voltaire et suis allée tranquillement jusqu'à Nation.
Un défilé serein, sans esbroufe ni excès. Toute sorte de gens, de tous âges, de toutes origines. Préoccupés de défendre la liberté d'expression et de refuser de plier sous la peur.

j'y retourne

Je suis allée brandir un crayon place de la République.
Pour la liberté d'expression.
Contre l'ignominie et la connerie.

passant la Seine je quitte la rive gauche où je suis allée me balader rue du Bac

pour la rive droite où je vais reprendre le métro après un tour à la boutique du musée des Arts Déco