tard hier soir, je crochète en regardant un doc sur Kiki Smith sur la tablette

par la fenêtre j'aperçois le lumière rouge du rocher de Vincennes tel un sémaphore

et Titus dormant profondément dans son pouf, le yeux ouverts et la langue pendante

le pont desservant les îles du lac est en chantier, on dirait un Christo

Titus teste la banquette-lit-d'appoint en cours d'habillage

le tissu est formidable, la couture se passe bien, même si elle est parfois éprouvante

masse de tissu à manipuler et symétrie à respecter, arrondi du dossier à former, épaisseur des ourlets

quelqu'un a planté un hortensia entre des arbres au milieu du pré aux chiens

pour se débarrasser d'un cadeau encombrant ou pour fleurir une tombe clandestine ?

A la guerre comme à la guerre.
Une chambre à soi, mais aussi le stockage de ses productions.
Et je ne produis pas des dessins mais des choses encombrantes.

"Lettros", mi lettres, mi os, crocheté en août 2018.
Ensemble de pièces autobloquantes à compléter.

Martin et Victor, mes fils, aujourd’hui 16 et 17 ans.
Le saltimbanque et le scientifique.
Mes plus belles productions.

Les acrobates.
Sous le lit, "la Ligne" et "Le cours des Choses".

Linge de lit déniché à Emmaüs ou sur le trottoir.

Et il y en a aussi sur le dressing.

J'ai épinglé dans ma chambre l’œil crocheté en fil continu en février 2009.
Il marque le réel départ de mon aventure artistique.
Je l'ai installé au-dessus de la petite huile de mon cher parrain.

Ce faisant, comme je commençais à coller des photos de mes enfants sur la porte, j'ai surpris un jeu de regards entre mon œil, petit Martin à 2 ans et Eugénie, mon assemblage d'emballages.

246e photo des cheminées de l'incinérateur d'ordures ménagères d'Ivry prise ce matin depuis mon balcon.