Ramification
Petite mise en scène
Ça pousse en ce jardin
Aujourd'hui j'ai envoyé mes réponses à un interview par mail.
A la question :"La pièce/création dont vous êtes le plus fier ?"
j'ai répondu :
«La Ligne», ensemble de 6 pièces rembourrées réalisées entre novembre 2015 et juillet 2016, elles sont bicolores et peuvent s’aligner selon leur ligne de partage entre blanc et grège.
C’est un ensemble spectaculaire de pièces de la même famille mais qui ont toutes leur singularité.
Cependant je lui préfère peut-être maintenant «Fragments dans un jardin dévasté», qui est un travail récent, fin 2016 début 2017.
Il m’a beaucoup excitée et je l’aime beaucoup. De la ficelle de chanvre et un crochet, c’est tout. Presque rien. Un travail sur le vide. A présenter au sol. Quelques restes épars en tronçons creux, autant de petits ventres désolés, éparpillés ou rassemblés, comme un jeu de déconstruction.
Du fil dans la presse
Ma photo de "La Ligne" est page 61 du numéro spécial fil d'Artension.
Merci, c'est sympa de me trouver là.
Autant je n'aime pas la couverture parce que je lui reproche de mettre à la une les caractères qui limitent l'art textile*, autant j'apprécie le dossier qui parle d'une façon vivante d'un versant de l'art riche et encore méconnu.
Évidemment partiel, il survole, et c'est normal, cependant il donne envie d'en voir plus, et c'est bien.
J'ai aimé l'interview d'Yves Sabourin, son franc-parler me plait bien, et il sait en quelques traits parler de la création textile, redoutant en art la répétition et l'ennui (moi aussi !).
"Le boulot, c'est essentiel... Or le discours sur la technique est peu présent sur la scène de l'Art contemporain à la française..."
Oui, la création textile est fortement incarnée, et c'est bien agréable.
Ariane et Pénélope sont là, évidemment, et Louise et Annette.
Les incontournables aïeules. Ok.
L'"Histoire" retracée par Annick Colonna-Césari remet diverses artistes en perspective, c'est intéressant.
La question du masculin est abordée : "Où sont les hommes ?"
Mais bon sang, oui ! Où sont-il ??
...L'ouvrage, la street maille, le rapport au corps, et il y a quelques gros plans sympas...
*Artension consacre son numéro de janvier aux artistes actuels qui travaillent avec le fil.
Bonne idée.
Or je découvre leur couverture et grince des dents.
Je ne mets pas en cause le talent de l'auteure de la broderie, mais le choix de la couverture en terme d'image et d'idée de la rédaction.
Sur un fond rouge pauvre, tout ce qu'on peut redouter au sujet des pratiques autour du fil : le féminin, le naïf, le décoratif, le multicoloré, le fleuri, le doré, le chichi, le charmant malhabile...
Tout ce qui continue d'emprisonner les pratiques artistiques avec du fil dans son étouffant réseau (ghetto ?).