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chez Henriette L.
21 janvier 2017

Envoyé !

J'ai envoyé en Hollande mon texte pour le catalogue de la biennale textile du musée de Rijswijk.
Au rédacteur, qui est historien de l'art, de le faire traduire et d'en faire sa mouture.
Ce sera mon 1er catalogue et j'ai hâte de le découvrir !

dépliant

    Née en 1961 à Valence (France), Agnès Sébyleau fait des études littéraires sans cesser de s‘intéresser à l’art, son histoire, son actualité.
Devenue directrice artistique dans une agence d’édition publicitaire, Agnès réalise chez elle des assemblages en bois auxquels elle joint un jour une résille de ficelle crochetée. Pour ajouter la souplesse d’une peau sur l’ossature de bois.
Mais c’est à l’occasion de ses maternités qu’elle entreprend réellement son parcours artistique. Ne conservant de sa pratique, par commodité, que le silencieux, discret et propre crochet. Elle a interrompu son travail pour profiter de ses bébés et auprès d’eux, elle fait du temps passé au square, dans les métro et TGV, la matière première de ses créations.
Son point est basique, elle ne sait pas vraiment crocheter. Mais il lui suffit pour donner corps à ses désirs. L’idée du minimal l’enchante : 1 crochet + 1 pelote + 1 point. Elle travaille avec fébrilité. Chaque pièce lui soufflant les idées qu’elle a hâte d’explorer dans la suivante.
Elle crochète de la ficelle trouvée dans les grandes enseignes de bricolage. Elle y ajoute parfois de la blanche ou de la rouge, qu’elle trouve chez un fournisseur de restaurants, c’est de la ficelle alimentaire. La mercerie n’est pas son monde, elle ne connait rien à l’art textile.
Mue par son plaisir mais guidée par une certaine ambition, elle développe depuis 2009 un travail foisonnant, et participe à une vingtaine d’expositions.

    Crochetées, ficelles de lin, de chanvre ou de sisal deviennent des figures fantasmées, entre minéral, animal et végétal.
Des pièces qui s'élaborent en sourdine quelque part entre l'intentionnel et l'inconscient, au terme d'une genèse spontanée, sans l'aide d'aucun croquis.
Agnès Sébyleau a longtemps travaillé sans structure, apprêt ou rembourrage. Des pièces bâties sur du vide, à la seule tenue de leur matière, un tissu organisé maille à maille.
Elle a souvent travaillé sous la contrainte du fil unique ininterrompu. C’est-à-dire sans coupe ni ajout, à la manière d’un texte écrit sans jamais lever le stylo.
6 pièces récentes sont proposées à Rijswijk, dont 4 en fil ininterrompu :   
    «Insomnia» - sisal crocheté en 1 seul fil ininterrompu (ni coupe ni ajout) (septembre 2016)
    «RdVoRdC (rendez-vous au rez-de-chaussée)» - ficelle de lin crochetée (janvier 2014)
    «Maintenant» - lin crocheté en 1 seul fil ininterrompu (ni coupe ni ajout) + lin rouge + coton blanc (juillet 2014)
    «Célestine» - chanvre crocheté en 1 seul fil ininterrompu (ni coupe ni ajout) + fil de lin rouge (septembre 2016)
    «L'étoile filante» - chanvre crocheté + fil de lin rouge (septembre 2016)
    «Locomotion autofictive» - lin crocheté en 1 seul fil ininterrompu (ni coupe ni ajout) + fil de lin rouge (mars 2014)

    Cependant, en 2015, alors elle craint d’être captive de son univers, de sentir une lassitude. Agnès Sébyleau accepte d’introduire dans son travail du rembourrage.
Les pièces élaborées alors évoluent immédiatement vers un autre horizon.
Soutenues par leur rembourrage interne, et non plus par la seule force de la matière crochetée, elles deviennent plus lisses et déploient des volumes autrement plus importants.
C’est ce que nous voyons à Rijswijk où est présentée «La Ligne».
«La Ligne» est constituée de 6 pièces bicolores (grèges et blanches).
    «L133» - lin crocheté et rembourré (novembre 2015)
    «La séparation» - lin crocheté et rembourré (mars 2016)
    «D’autre part» - lin crocheté et rembourré (mai 2016)
    «Réparation !» - lin crocheté et rembourré (juillet 2061)
    «Arquée» - lin crocheté et rembourré (juillet 2016)
    «L’échange» - lin crocheté et rembourré (janvier 2016).
Toutes naissent de la même idée du double développement à partir d’une ligne. Qui se poursuit mu par un jeu de divisions et de fusions. Toutes répondent au chiffre 4, qui est, pour l’auteure, un écho à la structure animale, et à la symétrie humaine.
Elles parlent d’échanges, de circulation, ce sont des réseaux composés de réunions et de séparations. Et si leurs réseaux s’arrêtent matériellement, ils se prolongent quelque part en ramifications invisibles et infinies.
«La Ligne» est une forêt dont on voit la partie enracinée comme la partie aérienne, une mangrove qui s’élève vers un haut limpide tout en se déployant en bas dans des eaux plus opaques.

Commentaires
L
Coucou Agnes , la lecture de ce billet m a fait me poser une question : A quoi tu penses quand tu crochètes ? Est ce que c est un peu comme une méditation ? Un travail aussi long , avec un point toujours le même ..l esprit doit vagabonder non ?
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